L'après Bataclan

Considération

Parfois j’ai peur. J’ai peur de me voiler la face sur les intentions des gens. Les gens lambdas mais aussi les gens que je côtoie régulièrement. J’ai peur de fermer les yeux sur des détails.

Je me rends compte qu’il y a des choses que je ne dis pas, de peur d’être jugée. Je ne dis pas certaines choses de ma vie, même si elles sont joyeuses parce que dans le regard de l’autre il n’y aura pas de l’encouragement, de la fierté ou de la joie simple pour moi. Je me retrouve avec cette « bonne nouvelle » dans la bouche, sans pouvoir l’sortir. Parce que pour certains ça créé de la jalousie « Pourquoi ça t’arrive à toi? Moi aussi j’aurai voulu que ça m’arrive!« . Parce que certains trouveraient ça tellement banal qu’ils se disent juste « Oui et alors? Moi aussi« .

Ca m’arrive tellement souvent d’avoir une conversation et de comprendre rapidement que la discussion sera un monologue. Pas de moi, mais de la personne en face. Elle s’en rendra même pas compte qu’elle n’aura posé aucune question me concernant. Quoi que je dise c’est sans intérêt, quoi que je fasse ça n’a pas d’importance. Ca m’arrive tellement souvent d’avoir envie de partager quelque chose, des fois je le fais, et je me rends compte que ça n’a vraiment aucun impact sur la personne en face. Alors pourquoi partager?

Je ne cherche pas à être le centre du monde: de toute façon, c’est une place qui m’insupporte. En fin de compte, je veux simplement un peu plus de considération. Je me plains peut-être beaucoup, je râle certainement trop? Mais avoir un minimum d’attention, ce n’est pas difficile non? Juste un peu d’écoute? Et de la joie pour moi? Ou même de l’empathie parfois? Non?

Du coup, je dis ma bonne nouvelle qu’à des gens très proches. Les autres, je me rends compte que ça n’a pas d’importance. Certains le sauront peut-être jamais. D’autres le sauront que dans quelques mois, s’ils me posent éventuellement la question. Et ça me va.

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photo perso

6 commentaires sur “Considération

  1. Cela rejoint en quelque sorte ma réflexion d’hier.
    Quand tu es bien dans ta vie ça fatigue les gens. Quand tu vas mal aussi. Les bonnes comme les moins bonnes nouvelles ne sont pas accueillies avec bienveillance. Alors au fil du temps c’est plus facile de garder les choses pour soi. Ou comme tu le dis les partager avec les personnes qui comptent et pour qui tu comptes aussi.
    Belle journée à toi.

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