L'après Bataclan

Médicaments #2

J’ai déjà écrit un sujet dessus: les médicaments

Mais j’avais envie d’y revenir. Parce qu’après presque trois ans, je pensais que les individus, n’importe lesquels, auraient compris que si je n’ai pas commencé à prendre des anxiolytiques, des antidépresseurs etc après le Bataclan, c’est que je n’en aurai certainement pas envie après plus de 2 ans.

Il est vrai les gens évoluent et les envies également. Donc j’aurai pu changer d’avis.. J’aurai pu.. mais ce n’est pas le cas.

Depuis 2018, j’ai le droit à rendre visite à une assistante sociale. A vrai dire, je ne connais pas trop son but, ni l’objectif de nos rendez-vous. J’y vais parce que c’est une obligation. A notre dernier rendez-vous, elle m’a fait une remarque sur mes cernes creusées (Ha? Mais non, je me fais juste violenter par Nounours et le Marchand de sable. Ils savent que je fais des insomnies donc ils m’aident comme ils peuvent). Et évidemment SA solution a été de me dire de prendre des médicaments. Elle n’a pas cherché à comprendre ni mon point de vue ni mon besoin.

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Extrait clip K.Flay – High Enough

En fin de compte, ceux qui me parlent le plus de médicaments sont ceux qui ont vécu la même situation et qui pensent que c’est une solution à tout. Sauf que je n’ai pas la même vision des choses.

Vous vous dites certainement que je suis sacrément butée et que sans tester je ne peux pas savoir si ça me fait du bien ou non. Sauf que j’ai tenté un week-end en 2016 où j’allais mal. Me retrouvée dans le coaltar toute la journée, je trouve ça super désagréable. Mes pensées négatives étaient toujours présentes d’ailleurs. Puis bon je me sentais bien plus dangereuse pour moi et pour les autres dans cet état. Alors pourquoi me faire braire avec des solutions qui ne me correspondent pas?

Je peux tenter de leur expliquer que j’ai essayé que ça ne m’a pas plu, que ça ne m’a pas aidé mais c’est tellement encré dans leur sang qu’il faut des médicaments pour aller mieux.. que c’est impossible pour eux d’en démordre. Pour me pousser à prendre des médicaments ils utilisent souvent leur exemple, leur propre situation. Sauf que je ne suis pas à leur place et ils ne sont pas à la mienne..

Comme je l’ai dit dans mon premier article, je veux être « clean » dans ma tête et dans mon corps. Je veux me sentir « normale » et pas quelqu’un d’autre comme j’ai pu le sentir avec les médicaments. Et que si je me sens « quelqu’un d’autre » c’est que c’est un jour moins bien. Je préfère avoir mal parfois, avoir des angoisses, des maux de ventre/de cœur, des crises, des insomnies.. que je puisse affronter les choses, même très difficiles, sans avoir cette aide superficielle. J’avoue que dans tout ça, il y a aussi une part de fierté. Je n’ai pas l’envie ni le besoin de prendre des médicaments. Ce besoin d’être plus forte que mon « malheur ».

Et puis si j’arrive à affronter cet événement sans médicament, alors le reste.. ça ne devrait pas être trop difficile ^_^

PS:  Je répète exactement ce que j’ai dit dans le premier article sur ce terme. Je ne critique pas les personnes qui prennent des médicaments. Je dis simplement que pour ma part pour aller mieux, je préfère ne pas en prendre et que chacun fait comme il peut et veut. Du coup, ce serait vraiment cool s’il n’y avait aucun jugement pour les gens qui n’en prennent pas mais surtout pour les personnes qui en prennent.. On fait comme on peut avec nos limites. Et si on a besoin d’aide, il ne faut pas hésiter à s’écouter et à accepter. Pour ma part, je n’ai pas ressenti le besoin de cette aide mais je l’ai accepté et ça ne m’a pas réussi. J’aurai donc dû m’écouter ^_^. Faites de même, écoutez-vous. Vous savez mieux que quiconque ce dont vous avez besoin.

28 commentaires sur “Médicaments #2

  1. Très juste.
    En la matière c’est chacun son choix. Et je trouve que ce choix devrait être respecté par les professionnels. Les médicaments ne sont pas non plus la solution à tout, ni une baguette magique.
    Je suis comme toi j’ai toujours refusé d’en prendre. Ne plus me « sentir moi » ça me gêne. Je préfère aussi ressentir les choses, même si c’est dur sur le coup, même si ça fait mal.
    Bonne journée!

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    1. Ca m’agace tellement les professionnels (qui ne sont même pas de la santé) qui m’imposent leur conseil malgré mon « non ».

      J’ai accepté de voir un psy parce que c’est quelque chose que je voulais mais mon meilleur ami n’en a jamais eu besoin. Ni des médicaments d’ailleurs.
      On est les seuls à savoir de ce qu’on a besoin.
      Ca me fatigue tellement Marie de me sentir incomprise par les pro voir même infantilisée en fait.. -_-

      Bref désolée pour ce blabla, je comprends totalement ce que tu dis, en tout cas.

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        1. Voila..
          Comme si  » Oui mais là tu as vécu quelque chose de trop dur il faut que les gens prennent les décisions à ta place ». Mais non! Mon cerveau n’a pas fondu entre temps..
          Il a des difficultés mais il est toujours présent.

          Merci Marie d’être toujours dans les parages et à lire mes écrits. Ca me touche 🙂

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    1. Oui je sais😊. L’article reflète plus mon agacement sur le fait que les gens pensent mieux savoir ce que j’ai besoin malgré mes explications. Ma mère m’a proposé de dire que je prends des médicaments juste pour les faire taire.
      J’entre rapidement dans des débats stériles avec ce genre de personne 😕 et c’est ça me fatigue psychologiquement 😓.

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  2. Un blog très intéressant et les sujets abordés le sont tout autant. Je fais partie de l’équipe de psy(chologue) et de lire ce qu’il se passe de l’autre côté est enrichissant. Ca permet de se remettre en question, de se réajuster donc merci pour tes témoignages !

    Je conseille généralement aux personnes que je reçois de s’écouter. Elles se connaissent bien mieux que moi je les connais et elles sont tout à fait capables de sentir leurs limites, de connaitre leurs besoins. Si elles s’interrogent sur les AD, nous en discutons et je les réoriente auprès d’un psychiatre en qui j’ai confiance. Les AD ou anxiolytiques sont pour moi des « béquilles » temporaires. Qui se moque de celui qui s’est cassé une jambe et qui a des béquilles ? Personne. Alors qui sommes nous pour juger la personne qui prend une béquille pour aller mieux ? Personne. Elles sont libres.
    Cette AS a voulu certainement être bienveillante mais ce n’était peut-être pas sa place. Trop infantilisant, trop envahissant, aucune relation de confiance, etc… Il ne faut pas hésiter à recadrer ! 😀

    A bientôt,
    Line de https://la-parenthese-psy.com/therapie/la-zootherapie/

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    1. Coucou 🙂

      Je commence avec la fin de ton commentaire. Concernant mon AS, il y avait peut-être une part de bienveillance mais pas vraiment d’écoute. Parce qu’ « il FAUT pour votre bien prendre des AD, des somnifères  » je l’ai un peu en travers de la gorge. Quand quelqu’un me dit qu’il FAUT faire pour mon bien, sans me connaitre, sans prendre mon avis, sans me demander mon accord, je ne suis vraiment pas satisfaite :).

      Je suis d’accord pour les médicaments. Je pense que les gens se reposent trop dessus par moment, alors que ce n’est qu’une « béquille ». Ca ne doit pas être un pilier. Mais c’est important d’en prendre si on en sent le besoin. Le plus important c’est nous, et personne à part nous, peut savoir ce qu’il nous faut.

      Sinon je suis ravie que mon blog t’ait plu et que ce que j’ai pu y écrire t’ait intéressé. Pour moi, l’écoute et l’empathie (sans excès) sont le plus important dans une relation psy-patient.

      Bonne soirée à toi 🙂

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  3. Les médocs c’est pas automatique…

    Je connais des personnes qui se sont sorties du cancer sans et d’autres qui n’y ont pas résisté avec.

    Chaque être est différent…

    Dans mon cas je dois prendre 2 aspirines par an et c’est à peu près tout. Cela me convient et mon docteur l’a très bien compris

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  4. C’est tout à ton honneur, si ça marche sans médicaments pour toi je trouve ça génial. Plus on peut éviter ces trucs mieux c’est je pense.
    C’est marrant ce que tu dis d’être dans le coltard qui est pire, dans une autre mesure ça me fait penser aux drogues. Plus jeune j’ai essayé le cannabis, avec tout le monde qui disait que c’est trop cool, on est détendu. Bah…moi je déteste ne pas avoir totalement mes moyens. Perdre le contrôle me rend mal, alors non j’ai pas vécu ça bien ahah. C’est pareil avec l’alcool alors je n’ose pas imaginer l’effet que doivent avoir ces médicaments antidépresseurs et comparses…pouvoir faire sans est je pense un gain énorme en qualité de vie même si les angoisses et autres problèmes doivent s’affronter pleinement…

    C’est con hein mais je te trouve super courageuse, ça ressort dans tous tes articles. T’as une force en toi pas possible.

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    1. Coucou !

      Je t’avoue que je vois très bien mon évolution depuis 2015 à ce niveau-là. Je combats toujours des angoisses etc mais elles sont de moins en moins fortes. Je n’ai plus les tremblements que j’avais chaque jour en 2016. Je n’ai plus l’odeur du sang dans mon nez. Il y a beaucoup de choses qui ont évolué. J’ai juste encore cet état d’alerte qui me fatigue énormément, et mes insomnies avec mes rêves un peu chelous. Mais c’est que mon cerveau évacue et c’est très bien ^_^.

      Pour le cannabis, j’avoue j’ai tiré une latte une fois quand j’étais ado. Mais.. j’ai pas eu d’effet (je pense qu’une latte ne suffit pas? j’en sais trop rien) mais ça m’avait vraiment pas intéressée. L’alcool c’est différent, ça peut m’arriver d’être un pompette. Mais comme toi, je n’apprécie pas perdre le contrôle.

      La sensation entre l’alcool et le médicament est différent.
      Je ne sais pas comment te l’expliquer. L’alcool, tu as tendance a être un peu plus joyeux. Le médicament tu es juste plat. Tu es zen mais je trouve que ce n’a pas d’intérêt parce que c’est du genre « zen mou » où tu es lent et presque inefficace (pour ma part hein). Comme si tu étais dans un autre corps. Et c’est insupportable pour moi.

      Je te remercie pour ce joli compliment. Parce que sincèrement je n’ai pas vraiment cette impression. Au contraire même.

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      1. Ton cerveau c’est aussi un petit peu ce que tu en fais non ? Tu minimises ta force, c’est normal mais voilà…je pense que tout le monde te le dira, tu es incroyablement forte.

        Ah ouais si tu perds le contrôle avec un état neutre, plat, c’est l’enfer total…un coup à encore plus difficilement vivre les choses.

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        1. Oui, j’essaye un peu de le manipuler pour qu’il ait un peu plus d’estime de moi XD
          Merci encore, ca me touche beaucoup ce que tu me dis. Je n’ai clairement pas conscience de ma force.

          Oui c’est ça. J’ai tres mal vécu le week end ou j’ai tenté ^_^. Du coup, les médicaments aux plantes ca me va meme si ça ne fonctionne pas toujours. Ce sera toujours mieux que de me sentir encore plus mal

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          1. Si on peut savoir à qui on a affaire, il suffit d’aller sur le blog de l’autre personne et lire deux trois trucs…. concernant le médoc, tout le monde (sauf un) avait compris que cela voulait dire que je n’en prends jamais mais on s’en fout.

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  5. Je te comprends complètement sur ce genre de sujets.
    Je me rends compte qu’on généralise beaucoup des solutions qui nous conviennent, avec de bonnes intentions, en pensant aider.
    Je pense que tu sais que je suis entièrement d’accord avec toi, sur le fait qu’on est les mieux placés pour savoir ce qui nous convient, et que les autres ne peuvent pas nous aider à notre place 🙂

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    1. Totalement !
      C’est totalement humain de généraliser
      C’est évident que ça a du m’arriver également.
      Mais je t’avouerai que lorsque ce sont des professionnels non médicaux qui me font des réflexions j’ai beaucoup de mal à supporter.
      Même ma Psy trouve ça très déplacé !
      J’ai presque envie de dire « Ave nous  » ! Haha

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