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Le Pardon

Sujet difficile. Beaucoup de personnes pensent que pour avancer dans la vie, dans sa vie, il faut obligatoirement pardonner. J’en doute un peu et surtout ça dépend du sujet.

Pour exemple, je commence doucement à pardonner mes parents d’avoir eu des actes/ des mots durs par moment lors de mon enfance et de mon adolescence. Cela m’a impacté inévitablement sur ma façon d’être et ma vision que j’ai de moi et des autres. Je les pardonne parce qu’ils n’ont pas un vécu évident, qu’ils ont été marqué par cela. (Le passé a un impact sur le présent et sur le futur..). Ils ont donc fait comme ils pouvaient avec leurs propres cartes. Tout ce qu’ils ont pu réaliser en bien ou en mal, c’était sans but de me blesser. Et c’est cela qu’il faut garder en mémoire. Ils ont juste tenter de m’éduquer au mieux avec leurs propres lacunes et difficultés. On ne peut que les pardonner parce qu’il y avait la volonté de bien faire.

Mais maintenant… je ne me vois clairement pas pardonner des terroristes. Comme je vois mal que l’on impose à des victimes de viols, par exemple, de pardonner leurs bourreaux. Je trouve ça assez inimaginable. Comme le dit si bien Nat dans son article, le pardon est un fait de société où l’on s’imagine que cela permet d’être une meilleure personne ou quelque chose comme ça. Vous vous imaginez dire à des juifs qui ont vécu la Shoah de pardonner les nazis et leurs barbaries? Certains ont réussi à pardonner, ils ont dû avoir une sacrée force en eux pour y parvenir, et un recul assez spectaculaire. Mais sincèrement? On a le droit également de ne pas vouloir pardonner. C’est notre droit.

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Boulet

Je me vois mal leur pardonner alors que leur but était de nous nuire. Clairement. Ils voulaient nous exterminer pour des raisons assez floues. Je me vois mal dire « je te pardonne » à quelqu’un qui souhaite juste me voir mourir. Non, sincèrement, je ne peux pas. Pardonner, c’est me soumettre à eux. Les excuser d’avoir fait « une erreur » de 130 morts, de plusieurs centaines de blessés physiques et blessées psychiques? Les excuser d’avoir détruit des familles? Les excuser car grâce à eux des fausses victimes cherchent à être à notre place pour l’argent ou par narcissisme? Non. Non. Non. Impossible.

Quiconque qui me dit que je me dois de les pardonner pour avancer, je lui chie dans la bouche.

Par contre, oui je dois ME pardonner d’être aussi exigeante envers moi-même. ME pardonner de culpabiliser constamment alors que je NE suis PAS la fautive. ME pardonner de croire que je n’ai pas ma place dans la vie alors qu’eux se permettent ce droit! (pour ceux encore en vie..) ME pardonner de vouloir contrôler mes angoisses, alors qu’elles sont là pour éjecter mon passé et pouvoir passer à autre chose.

Mais je ne suis pas encore assez forte, et je culpabilise bien trop pour réussir à me pardonner. C’est beaucoup trop dur. Par contre, je ne veux pas les pardonner. Jamais.

44 commentaires sur “Le Pardon

  1. Le pardon est pour soi avant tout, pas pour les autres. Il ne s’agit pas d’exonérer l’autre de ses actes, surtout les plus odieux.
    Je reprend l’exemple de tes parents, parce que j’ai débloqué pas mal de choses ainsi aussi, en « pardonnant » à mon père. Finalement, plus qu’un pardon, c’est une acception que les choses ont été ainsi, que la personne a son vécu aussi et qu’il a agit ainsi probablement en raison de ses propres démons. Plus dur à appliquer dans le cadre d’un viol ou de terrorisme, on est d’accord. C’est évident.
    Se pardonner à soi est une étape essentiel. la plus dur et d’elle découle pas mal de choses ensuite. Je te souhaite de franchir cette étape.

    (j’espère ne pas être maladroite dans mon message)

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  2. Oui, il faut se donner le droit de pardonner ou non. Cela nous appartient. Il n’y a pas de recette miracle pour la guérison, et surtout, je crois qu’il ne faut pas sauter d’étape. Comprendre et pardonner, ce sont deux choses différentes. Pour tranquilllement enlever mon sentiment de culpabilité, j’essaie de comprendre, par des lectures, des recherches, pourquoi un individu peut commettre un tel crime. Il y a plusieurs recherches en psychiatrie sur le sujet. Ainsi, je tente de comprendre pourquoi cela est arrivé, et surtout, que je n’y suis pour rien. Peut-être est-ce une avenue qui te serait aussi aidante. Cela dit, ça n’a rien à voir avec le pardon. Comme tu le dis si bien, le pardon ce n’est pas essentiel pour avancer. Car dans certaines situations, le pardon renvoie la victime dans l’impuissance et le déni. Et on ne veut pas ça! Comme le dit si bien Boris cyrulnik que j’adooooore (je te le recommande fortement) « Le choix, pour moi, n’est pas entre punir ou pardonner, mais entre comprendre pour gagner un peu de liberté ou se soumettre pour éprouver le bonheur dans la servitude. Haïr, c’est demeurer prisonnier du passé. Pour s’en sortir, il vaut mieux comprendre que pardonner. » (Boris Cyrulnik, Sauve-toi la vie t’appelle)
    Toi et moi, on se comprend 😉

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    1. Oooohhh je comprends tellement ce que veut dire Boris (que je ne connaissais pas). Je suis en incapacité de lire en ce moment, mais il a l’air d’être vraiment bien! C’est dans ma nature de vouloir comprendre les choses donc je pense que ce sera ma voie également pour avancer. Et ce sera pas forcément le pardon!
      C’est certain que ta méthode me semble comme la mienne, mais je n’arrive pas encore à pouvoir lire sur ce sujet :/.

      PS: mes pensées sont fouillies aujourd’hui..
      PPS: j’espère que tu as vu que j’ai mis un lien vers ton blog. Je mets toujours mes sources ^_^.

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      1. Oui! J’ai vu! Merci, c’est vraiment gentil 🙂
        Prends soins de toi, il y a des journées commes ça. Elles sont nécessaires. Elles sont difficiles. C’est une fatalité, mais elles libèrent. Enfin, je l’espère. Vaut mieux tomber parfois que de rester debout et faire semblant que tout va bien. Vivre ses émotions, ne pas les refouler, ne pas les taire. Crois-moi. Tu as le droit de vivre chacune de tes étapes, elles sont toutes essentielles. Chacune d’elles…

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  3. Le pardon ….

    Ayant écris 3 articles sur le sujet en un peu plus d’un an je vais du mal à dire que je n’ai rien à dire …

    Je te comprends…

    Mais je ne partage pas ton point de vue, ni celui de Boris …
    Tout ne peut se comprendre ….

    Quelques éléments de réflexion, et quoi qu’il en soit la décision est tienne…

    En me relisant en Mai 2017..
    Le pardon ne viendra pas si vous ne le décidez pas. La rancœur, les émotions négatives vont continuer à vous manger de l’intérieur, à bloquer vos possibilités d’avancer. Pardonner ce n’est pas excuser, ni même absoudre, ce n’est pas non plus nier la faute, c’est la décision de ne pas, de ne plus vouloir se venger. De ne plus souffrir.

    Et pour citer un vieux livre:
    Luc 23:34 Père, Pardonne-leur, ils ne savent ce qu’ils font !

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    1. Effectivement ma décision est mienne.
      Je ne suis pas religieuse. Je suis clairement athée. Et pour information, les terroristes savaient clairement ce qu’ils faisaient. Ils avaient des plans et des stratégies pour tuer, assassiner, pour réaliser un acte terrorisme. Ils n’ont pas essayé de voler ma place de cinéma hein, ils ont voulu me tuer ainsi que plus de 2 000 autres personnes.

      C’est facile de pardonner une personne qui vous trahi mais quand on parle d’assassinat, c’est autre chose.
      Je ne dis pas que pardonner c’est oublier ou excuser. Je dis simplement que je n’ai aucune envie de pardonner des gens qui pensent que c’est normal de tuer pour un Dieu quelconque.
      Ca va être délicat de « ne plus souffrir » parce que les effets post trauma sont encore bien présents.

      Ma colère est légitime, et mon non pardon également. C’est mon droit 🙂
      Je pense par contre que la colère que j’extériorise va me permettre de me pardonner à un moment donné.

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  4. Je crois que le sujet du pardon est encore un sujet un peu rude pour moi. Je pense que dans pas mal de cas, personnellement, je le ressens sous une forme de culpabilisation, et de « tu dois pardonner sinon ça veut dire que tu es une mauvaise personne ». Du coup, je ne suis pas sûre de savoir ce que ça veut dire.

    J’ai envie de voir ça comme quelque chose de personnel. Pour ma part je traverse une période où je suis en colère, et j’ai besoin de légitimiser ma colère. Quand on se sent maltraité ou pas respecté (dans le sens large du terme, c’est évident que dans certains cas le mot n’est pas assez fort), oui, je pense qu’on a le droit d’être en colère. Et je pense aussi que dans certains cas, la personne en face s’en battra l’oeil avec une patte de homard (merci ma grand-mère pour l’expression) si tu lui dis que tu lui pardonnes. Je pense que les terroristes se marreraient bien si on venait leur dire qu’on les pardonne…

    Du coup, j’ai plus le sentiment que le fait de « pardonner » reviendrait à trouver une certaine sérénité face à ce qu’on a vécu, sans pour autant excuser cette personne ou minimiser ce qu’on a vécu. Et en même temps, (dans mon cas personnel) reprendre sa juste place, dans le sens « je suis une personne à part entière, j’ai le droit à être respectée en tant que telle et je n’accepte pas certains agissements qui vont à l’encontre de ce droit ».

    Je me rends compte que j’ai plus de choses à dire que ce que je pensais…
    En tout cas, c’est un commentaire assez spontané 🙂
    Gros bisous chère Vae. Je pense que ce qui importe ce sont tes ressentis! Tu es légitime dans ta colère, et toi seule peut décider comment tu as besoin d’avancer!

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    1. Si bien dit! La colère est parfois nécessaire pour guérir. Rien de pire que de la refouler. Et en effet, on se sent souvent coupable de ne pas vouloir pardonner. Je crois qu’il ne faut pas sauter d’étapes. Un pardon aveugle, un pardon obligé, un pardon artificiel, ça ne sert qu’à s’avouer vaincue. Quand on est du genre à pardonner rapidement et à se culpabiliser facilement, il faut trouver un chemin différent pour s’en sortir. Et oui, la colère doit s’exprimer. Les prochaines étapes attendront.

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  5. Le pardon ne doit en aucun cas être une obligation. C’est ton droit de ne pas vouloir pardonner et personne n’a rien à y redire.
    Pour autant souvent on ne pardonne pas parce qu’on ne comprend pas tel ou tel acte, on a le cœur plein de colère. Le pardon a le pouvoir d’apaiser cela. Et une fois encore ça ne se fait pas en un claquement de doigt. On ne peut pas comparer une séparation par exemple avec un viol ou un acte de terrorisme. Comme on ne peut pas comparer le traumatisme d’un enfant aimé dont les parents ont commis quelques erreurs de parcours avec un enfant maltraité.
    Le pardon c’est un processus, une intuition, une envie.
    J’ai longtemps confondu le pardon avec l’oubli ou l’acceptation. Pardonner c’est avant tout pour soi, pour faire la paix avec soi et en soi. Les autres n’ont rien à voir ou peu avoir la dedans. Le pardon ne légitime pas leurs actes, leurs mots. Il met juste fin à un traumatisme intérieur.
    Quant aux actes des autres, ils sont rarement contre nous…mais c’est une autre histoire.

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    1. Sincèrement, je ne sais pas si pardonner est obligatoire mais ton commentaire me parle.
      Je pense aussi que ma pensée va évoluer (ou pas) sur la question. Mais à l’heure actuelle, je ne vois pas pourquoi j’accepterai de les pardonner.
      Tes exemples sont très justes et c’est certain que je suis bouffée par la colère en ce moment ^_^

      Que veux-tu dire par « oubli » et « acceptation »? Je suis curieuse!

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      1. La colère est normale et saine aussi, elle fait partie du deuil. Il est nécessaire qu’elle s’exprime. A condition qu’on puisse la transformer à terme en quelque chose de positif.
        J’ai l’impression que souvent on confond les choses et on a l’impression que pardonner c’est tirer un trait sur l’horreur ou la douleur d’un évènement. Comme le dirait quelqu’un que j’aime beaucoup « en vouloir aux gens qui nous ont fait du mal ne changera rien à ce qui s’est passé ». Pardonner ce n’est pas non plus rendre légitime quelque chose qui ne l’est absolument pas. On ne pourra jamais accepter, même nous en tant qu’êtres humains, la violence, l’horreur, le terrorisme, les génocides… Comme l’oubli est impossible et inenvisageable. Oublier c’est le pire.

        Tu écris  » je ne vois pas pourquoi j’accepterai de les pardonner » – tu n’as pas à accepter de pardonner, tu n’as qu’à souhaiter le faire, pour toi, pas pour eux. Comme tu peux choisir de ne pas le faire.
        Quand je me suis séparée, me pardonner a été une évidence. Lui pardonner était au départ hors de question. Je ne pouvais pas accepter ce qu’il m’avait fait vivre. Je trouvais ça trop facile. Puis un jour la colère a été trop lourde à porter, j’ai réalisé que si je ne faisais pas quelque chose, ça allait me détruire. Au départ j’ai vu le pardon comme une ineptie et j’ai beaucoup culpabilisé parce que je n’arrivais pas à pardonner. Puis petit à petit j’ai intégré que ce chemin de pardon je le faisais pour moi, pas pour lui. Je crois que c’est quand on se rend compte de ça que ça devient plus facile à comprendre. Mais encore une fois c’est un cheminement intérieur et pas un phénomène de mode à suivre, encore moins contre son gré.

        Tu n’oublieras jamais ce que tu as vécu (et heureusement) comme tu n’accepteras jamais que des hommes puissent tuer de cette façon des innocents (heureusement aussi). Par contre tu pourras au fil du temps et de ton évolution pardonner pour avancer vers une nouvelle vie. Ce pardon sera pour toi avant tout. Peut-être même que tu intégreras un jour que leur geste n’était pas contre toi ni tous ceux qui étaient là ce soir-là, qu’il est juste le produit d’une folie. Et qu’eux-mêmes sont des victimes (mais là on atteint des sphères de sagesse un peu extrêmes je te l’accorde…)

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        1. Merci de me partager ton expérience même si comme tu le dis toi même, rien n’est comparable. Ma réponse ne sera pas à la hauteur de ton commentaire, excuse moi.

          J’aime beaucoup ta phrase « en vouloir aux gens qui nous ont fait du mal ne changera rien à ce qui s’est passé ».  » Ca me parle. Dans ma tete actuellement, ce pardon sera surtout pour moi en fait.

          Je pense que j’évolue déjà rien qu’en ayant cette réflexion de pardon.

          Merci pour ton non jugement également.

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  6. Pour pardonner aux gens qui nous ont fait souffrir, il suffit souvent de faire preuve d’empathie, comme tu l’as fait par rapport à tes parents : tu as compris que la vie n’avait pas toujours été rose pour eux, et tu t’es peut-être dit qu’à leur place, tu n’aurais pas fait mieux…
    C’est bien que leur aies pardonné, c’est une preuve de bon sens (et d’amour filial ?).

    Par contre je suis 100 % d’accord avec toi quant au fait qu’on ne peut pas pardonner à tout le monde : concernant les nazis, à la limite, on peut éventuellement comprendre les soldats allemands, qui n’avaient pas d’autre choix que de se battre pour leur pays sous peine d’être fusillés ou persécutés, mais pardonner aux dignitaires nazis ? Je ne vois pas comment ! Ils ont fait le choix d’être aux côtés d’Hitler, ils approuvaient ses idées horribles, ils n’ont aucune excuse !
    Et c’est pareil pour les terroristes : ils font le choix d’aller faire le Jihad, personne ne leur a mis un couteau sous la gorge en les menaçant de mort s’ils ne devenaient pas extrémistes, donc non, eux non plus ne sont pas pardonnables !

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    1. Je suis dans le même état d’esprit que toi concernant la Seconde Guerre Mondiale. On peut excuser les Alsaciens/Mosellans qui ont été des « Malgré Nous », mais les nazis qui l’étaient par conviction.. Ca me débecte.

      Tu as raison pour l’empathie, je n’y avais pas songé. Je pense que c’est pour ça que ça bloque concernant les terroristes. Je ne vois pas pourquoi je devrais avoir de l’empathie pour des gens qui n’en avaient pas une once pour nous. J’ai eu de la chance.. mais combien d’autres sont décédées, sont blessés physiquement? Et combien d’entres nous, sommes blessés psychiquement???
      A chaque action déplacée de telle ou telle personne, mon association doit faire un communiqué alors que ce n’est pas de leur ressort. (exemple concret: Affaire Médine au Bataclan.)
      On se doit de se justifier en permanence. Et actuellement je me justifie de ne pas vouloir pardonner. Ca me fatigue à un point.

      Les bien-pensants ne m’ont pas lu, et me disent comme une chiée « Pardonne » sans argument derrière. Sinon quoi? Sinon je n’arriverai plus à vivre? Que j’aurai ça sur ma conscience? Mais quoi donc? De ne pas accepter d’être comme eux, comme vous? On ne parle pas de rupture sentimentale là, on parle d’ASSASSINAT. Putain y’a une différence non?
      Pour ces bien-pensants, il semblerait que non.

      NON, je n’ai aucune envie d’avoir une dose d’empathie pour des connards. J’ai autre chose à foutre!

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      1. Laisse-les parler les bien-pensant, car ce sont en général les 1ers à ouvrir leurs gueules pour donner leur avis sur des situations qu’ils n’ont pas vécues, alors que eux-mêmes sont du genre « faites ce que je dis, pas ce que je fais »… Dès la 1re contrariété, ils vont chier une pendule, et ensuite viennent te dire, à toi, victime du Bataclan, ce que tu dois penser et comment tu dois réagir et gérer tes émotions ? Mais qu’ils s’occupent de leurs culs !

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        1. Ils ne pensent pas que ce que l’on ne pardonne pas c’est la violence.. y a pas d’excuse ou d’oubli. Sauf que je n’accepte pas !
          Ils ne se rendent pas compte que ce que j’ai vécu y a eu un impact sur moi, mais également sur mes amis, ma famille et actuellement mon homme.
          L’impact que cela a eu est largement plus grand qu’une querelle.
          En ce moment je suis fatiguée de me justifier et en colère contre cette injustice.

          J’entends tellement de femmes dire à d’autres qui ont été violé « pardonne ton bourreau »
          Mais lui pardonner quoi?? Pardon d’avoir été sur ton chemin??
          C’est pas elle de pardonner à part comme je l’ai dit dans mon article elles doivent SE pardonner. Elles n’y sont pour rien.

          Je fais beaucoup de parallèle avec ces cas, parce que l’on a subi une violence psychologique (physique) et qu’une personne est entrée dans notre intimité (même si on est d’accords ce n’est pas la même)

          Bref, tes commentaires me permettent d’exterioser ce que j’ai dans le bide, merci

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          1. Pardonner à son violeur, c’est limite un paradoxe ! « Pardon de ne pas t’avoir facilité la tâche en écartant tout de suite les cuisses, j’espère que tu ne t’es pas trop fatigué à essayer de me maintenir pendant que je me débattais ! »
            Non, le viol c’est impardonnable ! Point.

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  7. J’arrive un peu après la bataille … Mon commentaire sera peut-être totalement inutile, du coup !

    Le pardon … Oui, il y a clairement un fait de société qui se développe là-dessus et qui est assez culpabilisant. Franchement, c’est dommage car à la base, il s’agit d’un enseignement qui vise à se libérer soi-même.

    Tout ce que tu écris, je le pensais et le ressentais. Pourquoi pardonner à une personne qui a clairement souhaité te détruire et te tuer ? Qui l’a tenté en conscience, en plus ? La colère, la haine, le rejet, la violence des sentiments est méritée. Ils méritent qu’on les déteste. C’est tout à fait normal de les détester et de ne pas vouloir leur pardonner.

    J’ai ressenti tout ça et il y a un moment ou j’ai senti au fond de moi que je devais pardonner. Pour moi. Pour me libérer et être complètement guérie. C’est un processus très personnel. Il ne faut surtout pas que ce soit une injonction ou une obligation. Si tu ne le ressens pas, ne cherche pas à pardonner. Ca viendra peut-être, peut-être pas. C’est ton propre processus et il te donne ce dont tu as besoin pour avancer. Peut-être, tout simplement, que tes sentiments actuels sont là pour t’aider à continuer de te relever. Après tout, la colère est un moteur, j’en sais quelque chose. Elle est nécessaire, il faut la laisser exister sans culpabiliser.

    Le pardon pour moi, est un acte de libération. D’abord pour soi. Ensuite pour les autres, et même pour ceux qui ont été les bourreaux. C’est étrange de leur vouloir du bien tout d’un coup. Vraiment étrange. C’est une question de recul, peut-être, comme tu le dis. Je ne sais pas … Je crois que ça finit par venir tout seul, quand on est prêt.

    C’est beau. Mais quand on n’est pas prêt, ça donne envie de vomir. Je te comprends. Bref, tout ça pour dire : tu es légitime dans tout ce que tu ressens. N’obéit pas à l’injonction au pardon. Ce n’est pas obligatoire et ça viendra si c’est ok pour toi. Sinon .. Et bien, c’est pas grave !

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    1. Coucou Rozie!

      Non, je te rassure que lorsque l’on m’écrit ce n’est jamais après la bataille. Même quand le sujet peut être très lointain.
      Je suis toujours très reconnaissante que l’on prenne le temps de me lire ET de m’écrire! Ca me touche toujours ! Donc merci!

      Je suis d’accord avec toi. En fait ce que j’apprends depuis l’écriture de cet article c’est que c’est quelque chose de personnel et que l’on doit en aucun cas obliger une personne à pardonner. Que le pardon en fin de compte est surtout pour soi. Pour ma part, si je pardonne ce sera parce que je n’ai plus de raisons de ressentir de la culpabilité de la haine etc.

      Par contre je ne sais pas si j’en serai un jour capable. C’est trop violent (pas que je minimise ce que le reste du monde a vécu) l’impact est trop présent dans ma vie pour que je puisse m’en débarrasser comme ça.

      Comment tu arrives à vouloir du bien à tes bourreaux ? (Question par curiosité et sans jugement, je précise ^_^)

      Merci pour ton commentaire Rozie! J’ose rarement t’en écrire en réalité :/.

      Je te souhaite une bonne journée !

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      1. Je rebondis sur ta question à Rozie en partageant mon ressenti.
        Vouloir du bien à ses bourreaux c’est pour ma part reconnaître qu’ils sont ce qu’ils sont dans une certaine souffrance. C’est reconnaître leur souffrance et souhaiter qu’ils vivent mieux, heureux.
        Ce n’est pas donné à tout le monde. Et comme le dit Rozie je crois même que ça arrive sans qu’on sache comment ni pourquoi.
        Merci d’avoir abordé ce sujet délicat car il aide à réfléchir.

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        1. J’adore qu’il y ait des discussions en commentaire, comme ça.

          J’ai toutefois du mal à croire qu’un jour je puisse pardonner les barbaries du 13. De toute façon ils sont morts à part pour un.. Mais on ne sait pas ce que l’avenir me réserve 🙂
          J’espère déjà réussir un jour à me pardonner ^_^

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      2. Comment je fais pour vouloir du bien à mes bourreaux …. Et bien, je ne sais pas ! Ca m’est tombé dessus. C’était son anniversaire, j’y ai pensé, et je me suis dit que ce serait vraiment génial s’il était heureux aujourd’hui. Et depuis … L’emprise qu’a eue toute cette histoire sur moi semble avoir disparu.

        Je crois que c’est vraiment un processus qu’il ne faut pas forcer. Je ne crois pas que ce soit admirable non plus, c’est comme un deuil ou n’importe quelle « guérison » face à un évènement passé. Ca arrive et c’est tout.

        Si tu as des choses à me dire, tu peux m’écrire sans aucune difficulté :). J’aime bien partager !

        Bon week-end !

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