L'après Bataclan

Être normale

Depuis quelques temps j’ai recommencé à bosser. Je vous avouerai que ça fait du bien:

  • D’avoir un rythme
  • D’avoir ces/ses petits rituels
  • De rencontrer de nouvelles personnes
  • D’avoir de nouveaux private joke et rire à en pleurer à son poste de travail
  • De prendre les transports ou la voiture pour autre chose que la balade du week end ou pour un rendez-vous juridique
  • De me changer les idées
  • De me faire passer pour quelqu’un de normal dans la société..
  • Etc

Mais tout cela a un coût/coup d’être « normale ». Tout ça n’est qu’un fake.

Je suis extrêmement épuisée. Je pensais recommencer à bosser plus proche de chez moi  après avoir vécu du stress pendant des heures en région parisienne (sérieux vous êtes des warriors les parisiens). Et je me retrouve à faire les bouchons tous les jours avec deux heures de trajet. Je pensais faire un mi temps, plutôt qu’un temps plein. Je pensais avoir une concentration plus importante. Mais non. Je suis épuisée au point de m’endormir rapidement après mon arrivée à la maison. Je suis épuisée au même niveau que lorsque j’étais au bord du burn-out personnel et professionnel il y a 4-5 ans.

Je suis épuisée alors que mon poste ne requiert pas tellement d’intellect, de l’attention oui mais c’est tout.

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Être normale, paraître normale n’est pas aussi simple en fait. Et ce masque me fatigue. J’ai aussi l’impression d’être fausse auprès des collègues. Bizarrement j’ai l’impression de leur mentir en de leur disant pas ce qu’il m’ait arrivé. Parce que ma fatigue se voit, se lit Je suis aussi cernée que Courtney Love après avoir pris trop de coc’. Et je ne peux pas dire que c’est dû au surmenage professionnel… Je ne suis pas stupide et eux non plus, « mon secret » se lit mais ne se sait pas. Faire une crise après la venue des gendarmes en est la preuve de ma « non normalité ». Puis ma concentration est à chier. Il m’arrive régulièrement de chanter au bureau (de la merde ou des génériques de dessin animé), de dire une vanne parce que ma concentration s’est barrée et que j’ai besoin d’une pause.

Mais ils ne me connaissaient pas avant.. Ils ne savent pas quel point j’étais carrée et je pouvais bosser sans faire de pause, parce que la pause c’est pour les faibles. (lowl)… ils ne savent pas, mais moi je me connais. Et voir ce que je suis devenue, avec mon masque de la « normalité » me déplait assez…

14 commentaires sur “Être normale

  1. En même temps, qu’est ce que la normalité? Tu es normale, différente d’il y a quelques année mais normale. Tu n’as pas besoin d’un masque pour l’être.
    Dire à tes collègues ce qui s’est passé? Ca changerait les choses? Tu ne leur mens pas en ne leur disant pas. Tu décide juste de garder cela hors de ta sphère pro. Si tu penses que c’est mieux de leur dire, alors c’est ce qu’il faut faire.
    Tu es normalement anormale. Une parfaite imperfection.
    Prends soin de toi 😉

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    1. Les questions se posent, et les gens ne comprennent pas. « Mais pourquoi tu n’as pas cherché après ta formation, c’était le moment parfait! » Dire que j’étais malade n’est pas un fake mais dire que je suis malade psychologiquement depuis, c’est autre chose.

      Je suis assez dépassée par tout ça et je ne sais pas sur quel pied danser. Je réfléchis beaucoup à tout ça. Au fait d’en parler ou non. En entretien, j’ai de moins en moins envie mais une fois sur place, pourquoi pas? Au moins aux hiérarchies… Vu que mes démarches ne sont pas prêtes de s’arrêter..

      Oui c’est quelque chose que je dis souvent je suis l’imperfection parfaite :3

      Suis tellement épuisée..

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    1. Je cherche toujours trop loin, en pensant que c’est comme ça que je trouverai là réponse.
      Accepter est la réponse idéale. C’est peut être le point sur lequel je dois travailler.
      Je suis loin d’accepter la situation.

      Merci pour ton avis tres juste!

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  2. Je vois plutôt ton comportement comme une adaptation à ton espace de travail et des personnes que tu ne connais pas. C’est toi qui choisis de dire ou pas le passé, ton histoire. Tant qu’on n’est pas à l’aise avec, c’est toujours difficile d’en parler.
    Pour moi, mon ressenti, tu as le masque qui te protège aujourd’hui. Un jour tu pourras dire les choses. Laisse toi le temps.

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    1. C’est vrai que ça ne sert à rien de dire les choses de but en blanc et ce n’est pas vraiment mon objectif.

      Tu as certainement raison! Je ne sais pas, je n’ai pas assez de recul. Je sais juste que j’avais vraiment la sensation de mentir à mes collègues. J’ai hâte de dire les choses sans avoir les larmes aux yeux et l’envie de pleurer comme une fillette.

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